Droit de réponse libre de Géry DUPONCHEL à l’article en ligne du journal d’actualité locale
« Le Ch’ ti Béthunois »
En qualité d’administrateur de l’association du Cal PACT de Béthune je souhaiterais revenir sur la synthèse du dernier conseil d’administration du CAL PACT de Béthune en date du jeudi 22 mai publiée sur le journal en ligne « Le Ch'ti Béthunois ».
http://bethunois.free.fr//archives/index.html.
Le Conseil d’administration du CAL PACT de Béthune est composé de deux collèges, l’un représentant des personnes physiques, l’autre des personnes morales (dont Ville de Béthune, Ville de Bruay, Croix rouge, etc.….)
En septembre 2007, intuitu personae j’ai fait acte de candidature afin de pouvoir rejoindre le Conseil d’administration. Cette candidature acceptée en décembre 2007 a été entérinée lors de l’assemblée générale du jeudi 22 mai 2008 précédent le conseil d’administration programmé le même jour à 11h30.
Lors du Conseil d’administration de mars 2007 où je siégeais, le Président du CAL PACT Deneuville avait inscrit, entre autres, à l’ordre du jour la modification des statuts de l’association et l’approbation des comptes sociaux de l’année 2007 du PACT de Béthune.
1 - Le premier point visait à conférer au CAL PACT de Béthune une compétence départementale ce qui sur le fond et la forme juridique était une entorse grave aux principes élémentaires de fonctionnement des PACT(s). En effet les interventions de ces structures sont territorialisées afin d’éviter une émulation et une concurrence stériles entre les PACT(s) du Pas-de-Calais (Arras, Calais, Boulogne, Saint-Omer). La détresse sociale s’exonère du libéralisme économique et de la mise en concurrence sauvage. Du moins est-ce l’essence même de mon engagement personnel, citoyen, philosophique et philanthropique dans cette structure.
En fraude de ce règlement et au risque réel d’encourir la désaffiliation par les instances nationales du mouvement des PACT(s), le PACT de Béthune n’a jamais ressenti aucun scrupule pour intervenir sur les territoires des autres PACT(s) diabolisant la politique de l’union régionale des PACT(s) (URPACT ARIM). Le Président Deneuville avec la complicité dynamique de Mme la Directrice David et du 1er Vice-président Monsieur Dhaine ont tenté d’institutionnaliser cette pratique que je qualifie de rétrograde, déloyale et d’irrégulière.
J’ai donc sollicité l’ajournement de cette délibération invoquant le renouvellement récent des exécutifs locaux qui n’avaient pas encore nommé de représentants ; notamment la nouvelle majorité de la Ville de Béthune qui était auparavant représentée par une adjointe sortante Mme Lherm. Il ne m’apparaissait ni décent, ni loyal de délibérer en catimini sur des statuts fondateurs, avant que les nouveaux administrateurs ne soient nommés (Il s’avère que seule la ville de Béthune avait changé de majorité et l’on ne saurait ainsi m’accuser d’esprit partisan).
Ma position a été entre autres soutenue et complétée par Monsieur Massard Maire de Chocques, Mme Péru Conseillère Générale, et Monsieur Gaguère Conseiller Général représentant es qualité le Conseil Général du Pas de Calais. Dans sa grande sagesse et expérience ce dernier rappelait que le Conseil Général du Pas-de-Calais étudiait un nouveau mécanisme de financement du Pact, plus fluide, et qu’il serait opportun d’attendre les conclusions de cette étude avant d’entreprendre dans la précipitation des modifications substantielles.
Devant les arguments avancés, le tour de force hasardeux du Président Deneuville, du Vice Président René Dhaine et de la Directrice Mme David, tous mines pantois, a donc avorté. La délibération a été ajournée.
1er bon point dans une structure qui ne considérait jusqu’alors le conseil d’administration comme une chambre d’enregistrement.
2 – sur le second point qui visait l’approbation des comptes sociaux 2007 de l’association, je me suis ému auprès du Président qu’un simple tableau récapitulatif au format A4 reprenant grossièrement Charges/Produits de l’exercice était remis aux administrateurs. Le Bilan de l’association n’a été remis, à ma demande expresse, que sur table, en séance. Par contre les annexes aux comptes sociaux, élément indissociable de la liasse fiscale, n’étaient pas au jour du conseil ni formalisées ni éditées !
J’ai sollicité pour l’avenir que la production de ces pièces parviennent pour le moins une semaine auparavant aux administrateurs. Le Président Deneuville en a pris acte. En effet l’approbation des comptes est une rare occasion dans l’année de se pencher sur la qualité de la gestion de l’association et sur sa structure financière. Professionnel des finances publiques, je m’interroge encore comment un expert comptable rémunéré par l’association CAL PACT de Béthune et un commissaire aux comptes dument désignés et rémunérés de même par l’association puissent s’exprimer sur des documents de synthèse et ses annexes inconnus pour le moins des administrateurs ?
Concernant maintenant plus précisément l’assemblée générale et le conseil d’administration du jeudi 22 mai. La Directrice Mme David a présenté un remarquable rapport d’activité clair et détaillé rédigés par ses services sur le fonctionnement du Pact de Béthune en 2007 et sur les perspectives de développement en 2008. Monsieur Henry Claude Honnart, adjoint aux travaux du Maire de Béthune a été présenté à l’assemblée comme nouveau représentant es qualité de la Ville de Béthune.
Le Conseil d’administration s’en est suivi avec une demande pressante du Président d’être rapide et concis pour des raisons logistiques. C’est ainsi qu’il a d’autorité présenté le renouvellement du Bureau à l’identique avec la création d’un nouveau poste de Vice-président attribuée à Mme Sylvie Bollier en charge de la « communication » ????
Je me suis alors vivement ému auprès du Président Deneuville de sa stratégie de renouvellement du bureau qui consistait de manière autocratique à proposer des noms et à disposer des attributions. J’ai fait valoir mon attention de porter ma candidature à un poste de Vice-président auquel il m’a été opposé « J’en prends acte ». J’ai rappelé avec courtoisie au Président qu’il ne convenait pas d’en prendre « acte » mais de soumettre au vote de l’assemblée délibérante (c’est-à-dire les administrateurs du conseil) les différentes candidatures sur chacun des postes à pourvoir
Visiblement déstabilisé, le Président Deneuville rappelait devant les administrateurs que cela ne s’était jamais déroulé de cette manière et qu’il concentrait seul le pouvoir de nommer le bureau. Il trouvait un précieux et complice renfort auprès de la Directrice Mme David qui rappelait que cela était inscrit noir sur blanc dans les statuts de l’association qui prévoyaient expressément cette procédure.
Je me suis permis d’insister, fort de mon expérience de différents conseils d’administration auxquels j’appartiens (groupement d’intérêt public, établissement public, association) et précisais que je n’avais jamais rencontré une telle pratique. Peut être de telles méthodes « polpotiennes » devaient encore exister en Birmanie mais pas en Europe occidentale, du moins à ma connaissance.
Visiblement excédé d’être contesté, le Président Deneuville, le verbe hésitant et sans courtoisie me jetait à haute voix chevrotante d’un suzerain contesté « Monsieur DUPONCHEL la seule chose qui vous intéresse c’est de prendre ma place ».
Non sans humour, je lui confiais que s’il évoquait le fauteuil dans lequel il était assis cela était sans hésitation car certainement plus confortable que la chaise de fortune sur laquelle j’étais assis ; par contre s’il évoquait ses attributions elles ne m’apparaissaient pas assez rémunératrices pour attiser mon appétit. Je précise pour ceux qui l’ignoreraient que l’ensemble des administrateurs sont bénévoles et non rémunérés.
Ne maîtrisant plus son sang froid, le Président Deneuville m’a accusé d’être un troublions et un agitateur et d’avoir perturbé la sérénité du conseil d’administration de mars 2008 en rameutant mes amis.
Ces amis indésirables visiblement indésirables pour le Président Deneuville n’étaient autres que ceux rappelés supra : à savoir Monsieur Yvon Massard, Maire de Chocques, Mme Isabelle Péru Conseillère Générale et Monsieur Raymond Gaquere, Maire de la Couture et Conseiller Général.
J’ai souligné au Président Deneuville que ses propos étaient déplacés voire outranciés et qu’ils reflétaient le peu de respect et de considération pour des élus du peuple. En tout état de cause un Président digne et respectueux, de surcroit respectable se devrait d’être honoré que des élus locaux participent activement à la vie de l’association qu’il préside….d’autant plus quand ils participent à son financement.
J’en profitais également, non sans malice mais avec détermination, pour rappeler en citant le Général de Gaule, que je ne serai pas un administrateur « pour inaugurer les chrysanthèmes ».
Ne lui en déplaise.
Pour clore ce chapitre j’ai sollicité la lecture des statuts notamment des articles relatifs à l’élection et au renouvellement du bureau de l’association. La Directrice Mme David en a fait lecture confirmant qu’il fallait bien un vote de l’assemblée. Grand moment de solitude pour la bande des trois devant la lumière des textes fondateurs.
Le Président Deneuville, forcé de constater l’échec de son coup de force et de son mépris des statuts, visiblement selon ses dires monnaie courante depuis sa Présidence, a tenté fébrilement une élection à main levée de l’ensemble du bureau qu’il proposait. A la majorité des administrateurs cette option a été écartée au profit d’un vote poste par poste, après appel à candidature auprès de chaque administrateur présent ou représenté.
Président : candidature unique de Monsieur Deneuville – élu à l’unanimité
1er Vice Président : candidature de Monsieur Dhaene – élu à l’unanimité
2nde Vice Présidence « à la communication »
J’ai sollicité des précisions du Président Deneuville sur les attributions exactes de cette Vice Présidence. Explications apportées je me suis porté candidat, la thématique entrant non seulement dans le champ de mes compétences mais aussi dans mes motivations au grand damne de Mme Bollier, soucieuse de son emploi du temps vide de pré-retraitée comme elle s’est plu à le rappeler, qui y voyait une attaque personnelle . Le Président a souhaité un vote à main levée et Monsieur Honnart, représentant la Ville de Béthune a convaincu et juger plus raisonnable de privilégier un vote à bulletin secret.
Le temps de préparer les bulletins Le Président Deneuville a mené bon train des conciliabules dans une discrétion pittoresque avec la Directrice Mme David. Quelle solution de la dernière chance privilégiée devant le risque de perdre une vice présidence ? Quand l’odeur du sapin chatouille les narines chagrines, le recours aux questions métaphysiques est à privilégier !
Au moment du vote Mme la Directrice David précise qu’en tout état de cause le vote concernait un poste de Vice Président mais qu’il restait de la prérogative exclusive du Président plénipotentiaire Monsieur Deneuville d’attribuer de manière discrétionnaire les attributions qu’il confierait à la personne élue. Devant cette tartufferie, et afin d’éviter des querelles stériles, j’ai fait connaître au membre du conseil que je retirais ma candidature car le Président à mots à peine masqués m’avait fait comprendre que si je l’emportais il ne me confierait aucune attribution.
La mascarade atteignait son paroxysme. Monsieur Honnart, adjoint au maire de Béthune est alors intervenu afin de faire valoir qu’il était regrettable de se priver des compétences des uns et des autres et que toutes les bonnes volontés devaient être exploitées et qu’il convenait de conjuguer les talents de chacun.
Sur ces propos, Monsieur Raymond Hardelin Trésorier en titre de l’association a fait la proposition de me faire rentrer au sein du bureau, arguant mes compétences en matière comptable et financière, afin de l’assister dans le cadre de ses attributions.
Le conseil d’administration s’est achevé sur ce consensus mou qui adoucissait l’obstination intellectuelle du Président.
En conclusion je déplore la compromission entre la gouvernance de l’association PACT de Béthune et la gestion de cette structure. La cordiale collaboration n’emporte pas d’office les affinités électives. Chacun sa place. Un Président préside, un Directeur dirige et les administrateurs administrent !
Je suis particulièrement inquiet qu’un Président en place depuis de nombreuses années et une Directrice expérimentée méconnaissent (sciemment?) les règles élémentaires de renouvellement de l’exécutif.
Je dénonce un système de cooptation malsain, partisan et bananier. Je m’engage à lutter sans merci contre la « république des petits copains » qui consiste dans un noyautage systématique des instances représentatives d’organisations quelles qu’elles soient.
L’objet du PACT est la lutte contre l’habitat insalubre, la dénonciation des marchands de sommeil sans scrupule, l’accompagnement des publics en très grande détresse sociale. C’est un outil, non un faire valoir pour les forces molles de la République.
Peut être faut-il décrypter dans ces malheureuses péripéties l’usure du pouvoir, l’obsolescence stratégique et l’obstination jusqu’-au- boutiste de gloire déchue, de puissances amorties. Le gros coup de fatigue d’un chef de l’exécutif dévoué jusqu’au prochain désaveu ?
La lumière, rien que la lumière.
Je ne suis pas homme de conseil mais j’invite sagement Monsieur le Président Deneuville et ses aficionados à la lecture du livre de Shafique Keshavjee intitulé Le Roi, le Sage et le Bouffon. Au hasard des pages ils pourront découvrir cette citation :
«Il faut distinguer la ténacité de l'obstination : savoir insister et persévérer au bon moment, savoir aussi se retirer et renoncer quand il le faut »
A méditer…dans l’attente de l’appliquer.
Géry DUPONCHEL