Le Syndicat mixte des transports répond point par point aux interrogations
vendredi 03.10.2008, 04:57 - La Voix du Nord
115 communes, 600000 personnes seront concernées par les trajets des tramways. | TRAMWAY |
Échaudé par les propos tenus par les présidents des chambres de commerce de l'Artois, le 12 septembre, Jean Luc Wery, président du Syndicat mixte des transports, revient sur les points qui fâchent et met le point sur les « i » qui manquent.
Le tramway a bon dos. En substance, c'est l'avis de Jean-Luc Wery, président du Syndicat mixte des transports, qui a peu goûté les remarques des chambres consulaires artésiennes, relatives à la construction des deux lignes entre Hénin et Béthune d'ici 2013. S'il a pris le temps de la réflexion, c'est pour mieux faire le tour de la question : « Les enjeux internes aux chambres de commerce ne nous concernent pas, explique de maire de Sains-en-Gohelle, les faits sont têtus. La CCI de Lens a été informée dès 2005 de l'existence de projets de transports communs en site propre (TCSP). La chambre de Béthune a été abordée dès 2006, un an plus tard. Les échanges de courriers ne laissent aucun doute. Nous les tenons à disposition. »Jean-Luc Wery préfère expliquer que la réflexion globale s'était engagée en parallèle de la démarche du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) avec l'objectif unique d'améliorer l'offre en matière de transport. L'élu de Sains-en-Gohelle explique pourquoi : « 115 communes sont concernées par les transports, 600 000 personnes. Nous représentons le septième périmètre le plus important en France mais notre offre est inférieure à 50 % à la moyenne nationale. Si le SMT restructure le réseau, c'est précisément pour cette raison. » Ainsi, si le 14 janvier 2005, la chambre de commerce de Lens reçoit un courrier, c'est pour l'inviter à faire des propositions concernant la création d'un TCSP (Transport en commun en site propre). Propositions que l'ensemble des partenaires du SMT ont présenté aux responsables du PDU (Plan de déplacement urbain) qui ont validé « avec mention » le projet de création de deux lignes de tramways.
« Suite à la validation de ce document, nous avons envoyé un courrier aux CCI, le 13 mai, qui indiquait que la hausse de la taxe du versement transport vers un plafond supérieur était prévue. Je n'ai eu aucune remarque à la date du 13 juin, date de la prise officielle des décisions » indique le président du SMT qui a vu le vent contraire se lever seulement après. Une rencontre a été organisée, le 7 juillet, au SMT, les représentants des CCI ont avancé deux propositions : la hausse du VT de 1, 05 % à 1, 30 % dès le mois de janvier 2009 et de 1, 30 % à 1, 75 % lors de la mise en route des deux lignes, en 2013.
David Maubert, directeur du SMT, a immédiatement fait les comptes : « Ce manque à gagner impliquait la nécessité de s'endetter de 150 M E supplémentaires. C'était évidemment impensable. » Jean-Luc Wery précise immédiatement que le VT contribue de manière essentielle au budget du syndicat mixte d'autant, comme le soulignait Jean-Pierre Decourcelles (notre édition du 24 septembre) que le désengagement de l'État a été total. David Maubert a entendu les arguments des chefs d'entreprise qui considèrent que la hausse de l'imposition va engendrer des surcoûts dangereux mais le directeur du syndicat reste très circonspect sur ce sujet : « Les PME-PMI ne sont pas les seules à payer le VT, les administrations, les collectivités, les entreprises de services, en fait tous ceux qui emploient plus de dix salariés.
Tous ces gens-là représentent 30 % du total. » Quel total justement ? Actuellement, le VT « rapporte » 30 M E au SMT, la hausse va engendrer un plus à gagner de 20 M E /an, indispensable pour tenir le cap et Jean-Luc Wery veut aussi signaler que si le VT n'existait pas, c'est la taxe professionnelle qui servirait de réservoir, « qu'elle ne s'appliquerait qu'au seul secteur privé et que certaines entreprises, les plus grosses, bénéficient d'un plafond au-delà duquel elles ne peuvent pas être taxées. » Pour le président du Syndicat mixte des transports, qui s'appuie du reste sur les récentes déclarations de Daniel Percheron, l'enjeu de l'aménagement du territoire est tel, qu'il fallait prendre ce genre de décision. Il s'y tient donc.