Le financement du développement n'est pas une priorité pour les dirigeants du monde
La conférence de Doha sur le financement du développement s’est terminée mardi dernier dans l’indifférence générale et sans que de réelles décisions aient été prises. L’idée, proposée par certains participants, de mettre en place un système de taxation des transactions financières a bien entendu été rejetée.
Convoquée dans le cadre de l’ONU, cette conférence devait être l’occasion, pour les chefs d’État ou de gouvernement du monde, de montrer qu’ils accordent leurs actes à leur paroles en débloquant les fonds qui manquent cruellement pour atteindre les "Objectifs du millénaire". Destinés à réduire la faim de moitié en dix ans, à promouvoir la santé et l’éducation de base, ces fonds sont estimés généralement à 30 milliards de dollars par an – chiffre à comparer au 5 500 milliards de dollars transitant chaque jour sur les marchés ou aux sommes fabuleuses débloquées pour tenter de résoudre la crise financière.
La faim, l’illettrisme, le non accès à l’eau, à la santé, à l’éducation et au logement dans le monde ne sont pas des fatalités : les moyens existent, seule fait défaut la volonté politique de les mettre en œuvre. À cet égard, Attac rappelle l’engagement maintenant ancien de la France de consacrer 0,7% de son PIB à l’aide publique au développement – ce qui est de toute façon insuffisant – et s’inquiète des coupes sombres qui s’annoncent dans ce domaine.
Face à l’égoïsme des gouvernements du Nord et à leurs promesses non tenues, il est de plus en plus clair que la mise en place de taxes globales est la seule solution permettant de financer le développement de façon pérenne.
http://www.france.attac.org/spip.php?article9288
Attac France,
Montreuil, le 4 décembre 2008