Les Nations unies face à la crise globale : un premier pas encourageant, mais insuffisant
Attac France recevait lundi 15 juin à Paris François Houtart, représentant spécial du président de l’Assemblée générale des Nations unies (Miguel D’Escoto) et fondateur du CETRI , autour de la Conférence des Nations unies sur les crises économique et financière (24-26 juin prochains à New York) et des recommandations du rapport Stiglitz.
Lors d’un débat public, en présence de cent vingt participants environ, François Houtart, Jean-Marie Harribey et Gus Massiah ont présenté à la fois :
- le contexte de la prochaine conférence,
- la position d’Attac France vis-à-vis des principales propositions du rapport Stiglitz (qui servent de base aux négociations préparatoires à cette conférence),
- les enjeux potentiels de cette conférence et de ses suites pour les mouvements sociaux et citoyens en France et en Europe.
Dans un document d’analyse du rapport Stiglitz, Attac France estime que la conférence prévue fin juin à l’initiative du Président D’Escotto représente un premier pas vers un traitement de la crise par les Nations unies. En associant tous les États membres (le G192) à la discussion, elle souligne l’illégitimité des G8, G20 et autres directoires qui ont jusqu’à présent monopolisé la gestion de cette crise.
Attac reconnaît que le rapport présenté devant la conférence analyse la crise dans sa globalité et pas seulement dans sa dimension financière. Cependant, malgré quelques pistes en matière de régulation financière, les propositions du rapport Stiglitz ne prennent pas suffisamment en compte le caractère systémique de la crise que nous traversons (voir les propositions d’Attac contenues dans le document d’analyse).
Dans le cadre des négociations préparatoires à la conférence, la plupart des États membres de l’Union européenne, dont la France, ont cherché à en affaiblir l’importance et les possibles conclusions.
Pour beaucoup d’entre eux, le G8 ou le G20 doivent demeurer les seuls espaces internationaux de décision ; comme le souligne Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac France, "non seulement certaines des propositions du rapport Stiglitz, en particulier la création d’un Conseil économique mondial, menacent leur domination mais la mise en débat public de ces propositions risque de mettre à jour l’absence de volonté des principaux États du G20 à réellement agir pour transformer l’architecture économique et financière mondiale".
Dans la perspective de cette conférence, Attac France rappelle que seule la transformation profonde de l’architecture et des règles économiques, fiscales et financières mondiales permettra de surmonter durablement la crise, d’assurer une redistribution globale des richesses et de répondre aux impératifs écologiques mondiaux.
Attac suivra donc la conférence des Nations unies et compte se mobiliser en vue des échéances à venir (G20, Conférence de Copenhague notamment) pour y porter cette voix.
Pour en savoir plus :
- Lire le document d’analyse du rapport Stiglitz
- Lire le rapport De la fin des paradis fiscaux aux taxes globales
Des vidéos des interventions et des débats seront mises en ligne avant la fin de la semaine.
Attac France,
Montreuil, le 18 juin 2009